Les conséquences de la ménopause sur l’organisme
Les œstrogènes agissent dans tout l’organisme, avec une influence plus ou moins importante selon la sensibilité des organes. L’arrêt de sécrétion des œstrogènes à la ménopause peut entraîner des troubles, dont certains apparaissent parfois rapidement, d’autres de nombreuses années après l’arrêt des règles.
Ménopause et système cardio-vasculaire
Les œstrogènes ont un rôle protecteur qui agit à plusieurs niveaux. Ils maintiennent les lipides à des taux plutôt bas, favorisent le « bon cholestérol » aux dépens du « mauvais cholestérol », ralentissent la formation des plaques d’athérome et dilatent les artères.
A la ménopause, ces effets protecteurs disparaissent. En conséquence, la fréquence des maladies coronariennes et des accidents vasculaires cérébraux augmente.
Il existe cependant d’autres facteurs de risque cardio-vasculaires dont il est important de tenir compte, comme par exemple l’hypertension artérielle, le tabagisme, l’obésité, l’excès de cholestérol.
Ménopause et capital osseux
L’os est en perpétuel renouvellement, construction et destruction osseuses alternent sans cesse dans un subtil équilibre.
Le capital osseux est définitivement acquis à l’âge de 20 ans. Après 30 ans, la masse osseuse commence à diminuer chez tous les individus : c’est un phénomène physiologique.
Chez la femme, les œstrogènes exercent un effet protecteur sur l’os, en freinant l’activité des cellules destructrices. A la ménopause, celles-ci auront donc le champ libre pour agir et la perte osseuse s’accentue – elle est maximum au début de la ménopause. En l’absence de traitement de la ménopause, on peut assister à une fragilisation excessive de l’os liée à l’existence d’une ostéoporose. De nombreuses années plus tard, elle est parfois responsable de tassements des vertèbres et de fractures, notamment celle du col du fémur.
En dehors de la ménopause, d’autres éléments prédisposent à l’ostéoporose tels que le tabagisme, l’alcoolisme, le manque d’exercice physique, la maigreur, une alimentation pauvre en calcium (produits laitiers).
Ménopause et troubles urinaires
La partie postérieure de la vessie et l’urètre sont normalement sous l’influence des œstrogènes ; ils ont donc tendance à s’atrophier après la ménopause, lorsqu’ils sont privés d’hormones.
Au début, seuls de petits troubles sont ressentis : dysuries, pollakiurie, voire infections urinaires à répétition. Avec l’âge, l’accentuation de ces troubles entraîne des besoins impérieux d’uriner, une tendance à uriner plus souvent de petites quantités. Il n’y a pourtant pas d’infection. On parle de « cystite à urines claires ».
L’atrophie des tissus peut être associée à une faiblesse du sphincter de l’urètre : cela se manifeste notamment par des petites « fuites » à la toux, en riant ou à l’effort. En cas de gêne importante, il ne faut pas hésiter à en parler à votre médecin car des solutions efficaces existent, elles peuvent être hormonales et/ou à base de rééducation ou de chirurgie.
Ménopause, sécheresse vaginale et sexualité
Après la ménopause, les sécrétions vaginales diminuent, les parois du vagin deviennent plus fines et perdent leur élasticité. La sécheresse vaginale est donc directement en relation avec l’arrêt de sécrétion des œstrogènes. Elle est parfois gênante et peut rendre les rapports sexuels douloureux. Là encore, il ne faut pas hésiter à en parler à votre médecin car des solutions efficaces existent et il se serait dommage de vous priver d’une sexualité épanouie.
L’influence de la ménopause sur la libido n’est pas très nette, car le désir sexuel se modifie et évolue tout au long de la vie de la femme. Il dépend en partie de la présence des œstrogènes. L’aspect psychologique est aussi important car directement lié à la personnalité de la femme. Le désir dépend de l’humeur et, en cas d’anxiété ou d’une tendance à déprimer, la libido baisse au même titre qu’apparaissent des troubles du sommeil ou une lassitude morale. L’âge et parfois la fatigue physique ont aussi une influence négative sur la libido. Pourtant, la diminution de l’activité sexuelle liée à l’âge apparaît davantage un phénomène culturel que la conséquence de facteurs physiques.
D’ailleurs, de nombreuses femmes ne constatent aucune modification de leur désir. Pour certaines, la dissociation de la sexualité et de la procréation peut même permettre d’envisager sous un jour nouveau la relation avec le partenaire masculin. Cependant, en période de périménopause, il faut être aussi vigilante qu’avant pour éviter les grossesses non désirées.
Ménopause et sommeil
Les troubles du sommeil sont, de façon générale, assez fréquents puisqu’ils touchent environ 25% de la population, hommes et femmes confondus. Lors de la ménopause, une insomnie peut apparaître ou s’accentuer, pour diverses raisons. En cas de tendance dépressive, l’insomnie apparaît plutôt le matin ; les bouffées de chaleur, éventuellement accompagnées de sueurs nocturnes, entraînent en général une insomnie du milieu et de la fin de la nuit. Quelle que soit son origine, l’insomnie peut empêcher la récupération et accentuer toute fatigue physique ou morale. Il convient donc d’en parler également à votre médecin pour chercher la meilleure solution en fonction de votre cas.
Ménopause et psychisme
Les malaises ressentis à la ménopause induisent parfois une certaine anxiété. Des modifications diverses de l’humeur sont ressenties par environ un tiers des femmes ménopausées : parfois, ce sont des troubles psychiques mineurs comme un manque d’entrain, la diminution du pouvoir de concentration, une nervosité, une irritabilité, éventuellement accompagnées de maux de tête. Ce peuvent être des manifestations plus importantes comme de l’anxiété, une tendance dépressive ou des troubles psychosomatiques (palpitations, douleurs intestinales). Certaines femmes vont éprouver des problèmes conjugaux ou sexuels. Ces troubles sont plus fréquents pendant la périménopause, car ils seraient plus liés à un dérèglement hormonal qu’à un réel manque d’hormones.
Dans certains cas, ces malaises sont dus à d’autres facteurs que la ménopause, comme le départ des enfants, la maladie ou le décès d’un proche, le stress de la vie quotidienne…
Tous ces symptômes psychiques sont évidemment subjectifs et leur intensité varie d’une femme à l’autre, en fonction notamment de la personnalité et aussi de l’entourage conjugal, familial et professionnel.
Dans tous les cas, le traitement de la ménopause et également la relation avec votre médecin vous aideront à faire face à cette période de la vie. La ménopause peut ainsi devenir le temps du bilan, celui qui vous permettra de vous appuyer sur vos expériences et vos souhaits, afin de mieux définir vos priorités.
Ménopause et prise de poids
Au moment de la ménopause, environ deux tiers des femmes auront tendance à prendre du poids, localisé essentiellement au niveau du ventre. Cette prise de poids est liée à plusieurs facteurs.
A partir de 50 ans, certaines fonctions physiologiques commencent à se dégrader et les mécanismes de renouvellement cellulaire deviennent moins performants, ce qui concourt progressivement au vieillissement de l’organisme. Des anomalies métaboliques apparaissent alors telles que l’hypertension artérielle, le diabète, l’hypercholestérolémie, et une prise de poids. En période d’activité génitale, les œstrogènes protègent les femmes vis-à-vis de ces anomalies. A la ménopause, la carence hormonale participe à ce processus physiologique général et favorise notamment une prise de poids chez de nombreuses femmes ainsi qu’une modification de la silhouette.
Il est donc essentiel, à partir de 50 ans, de surveiller régulièrement la tension artérielle, le taux de sucre et de cholestérol dans le sang, ainsi que le poids.
la masse musculaire diminue au fil des ans, entraînant une moindre consommation d’énergie, parfois accentuée par une diminution de l’activité physique. Il est donc important de privilégier une alimentation équilibrée afin d’éviter un excès de calories qui serait alors stocké sous forme de graisse. Une fois de plus, les bonnes résolutions sont de mises. Et gare au régime petit chocolats, grignotages, voiture à tout va ! Une vie saine, amis et rigolades, salades et famille est peut-être à réactualiser…
Ménopause et peau
La peau est un organe fragile, sensible dès le plus jeune âge aux agressions extérieures de toute nature comme le soleil, le froid, le tabac ou la pollution.
sa fermeté (donc les rides) dépendent de la qualité des fibres de collagène et d’élastine.
La peau comprend 3 couches : l’épiderme, le derme, l’hypoderme. Son élasticité et sa fermeté (donc les rides) dépendent de la qualité des fibres de collagène et d’élastine.
Protéger sa peau est donc une nécessité pour toutes les femmes.
Il est cependant reconnu que la ménopause, en raison du manque d’hormones, fragilise la peau, lui donnant moins de souplesse et une sensation de sècheresse. Il sera donc nécessaire de vous occuper encore davantage de votre peau à ce moment là, en lui assurant une bonne hydratation, en évitant les expositions prolongées au soleil, en ne fumant pas ou moins et en ayant également une alimentation saine et équilibrée. Par ailleurs, sachez que la fragilité de la peau est en grande partie améliorée par le traitement hormonal substitutif de la ménopause.